Nutrition des poissons

Un des éléments les plus importants en aquaponie.

La nourriture de poisson certifiée biologique proposée par nos agronomes est à la pointe des connaissances pour satisfaire les besoins nutritifs requis par une majorité d’espèces présentes dans le système aquaponique à différents stades de leur vie.

Les besoins nutritifs sont intégralement couverts par un apport optimal et équilibré en protéines, acides aminés essentiels, en lipides, en vitamines et en minéraux.

Vous pouvez commander notre nourriture biologique sur notre boutique

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NOTICE & CONSEILS D'UTILISATION DU DISTRIBUTEUR DE NOURRITURE POUR POISSONS

Notez que la quantité proposée dans la notice est à titre indicatif. La quantité réelle distribuée peut être supérieure ou inférieure. Les paramètres comme la température, pH et âge des poissons (un mois vs 10 mois) influencent leur appétit.
Ajustez la quantité : augmenter si les poissons montrent un grand appétit ou au contraire diminuer si beaucoup de nourriture reste en suspension.

1. Régime alimentaire des différentes familles de poissons en aquaponie

Pour les poissons d’eau froide (salmonidés, truites arc-en-ciel, truites fario, truites saumonées) : omnivores - prélèvement à vue et à la surface .

Pour les poissons d’eau tempérée (cyprinidés, carpes communes, poissons rouges) :
omnivores, algues, escargots (prise alimentaire au fond, entre deux eaux et à la surface).

Pour les poissons d’eau chaude (cichlidés, tilapia) :
omnivores à tendance végétariens (prise alimentaire au fond et en pleine eau).

2. Les besoins alimentaires des poissons

Les protéines sont le pilier de l’alimentation des poissons. La combinaison de protéines végétales (blé, pois, féverole et soja) et animales de haute qualité dans la composition permet de satisfaire l’équilibre en acides aminés essentiels, d’obtenir les meilleures propriétés gustatives et de garantir une grande digestibilité et assimilation.

La proportion élevée en protéines végétales permet de réduire l’impact environnemental de la nourriture.

Les lipides, issus de l’huile de soja et l’huile de poisson, sont la principale source d’énergie pour les poissons et elles entrent dans la constitution des membranes cellulaires. Les acides gras essentiels ω6 et ω3 contenus dans les lipides ne sont pas synthétisés par les poissons et sont donc importants pour la nutrition et la physiologie de ces derniers. En quantité, les lipides représentent 17% de la ration alimentaire. Cette teneur élevée bénéficie aux poissons tels que les truites. D’un autre côté, la concentration en différents acides gras, notamment ω6 et ω3 est respectée pour satisfaire aux besoins des poissons, et ainsi éviter des carences.

Les hydrates carbones ne font naturellement pas partie du régime alimentaire des poissons tels que les truites. La ration proposée contient une faible teneur en hydrates de carbone (amidon), pour éviter les dangers d’une teneur trop élevée en glycogène dans le foie (hypertrophie), une croissance ralentie et une mortalité plus forte. De ce fait la consommation de ces poissons de table n’en est que meilleure, car ils ne sont pas engraissés abusivement.

Les vitamines sont associées à la composition de la ration alimentaire donnée aux poissons, car elles interviennent dans de nombreuses réactions enzymatiques. Une carence peut avoir de lourdes conséquences sur la formation et l’état de santé général du poisson. Par exemple, une carence en acide ascorbique, provoque la malformation du squelette du poisson.

Présents en faible quantité dans la ration, les minéraux jouent un rôle essentiel chez les poissons. Les carences en calcium, phosphore ou magnésium, etc… causent des anomalies de formation et de bon fonctionnement métabolique.

3. Influence de la température sur les besoins nutritifs

Chaque espèce de poisson a sa propre température d’activité optimale. Pour les truites arc-en-ciel cette température s’établie à 15°C. En dessous de 9°C, la truite arc-en-ciel croit très lentement. Pour la carpes communes la température optimale d’activité est de 15 à 25°C. Au-delà de ces extrêmes, la carpe s’alimente peu. Le tilapia préfère les eaux chaudes entre 15 et 38°C.

L’augmentation de la température de l’eau favorise l’activité des poissons et donc leur alimentation car ils se dépensent plus. Pour la truite par exemple, les besoins en protéines augmentent avec la température de 7 à 18°C. Les besoins en protéines augmentent avec la température sont couverts par une augmentation de la quantité de nourriture prélevée.

De la même façon, les besoins en graisse augmentent avec la température, car les poissons sont plus actifs à 15°C (exemple de la truite). Dans des conditions de températures basses la cavité intestinale est gorgée de graisses, à mesure que le poissons consomment des lipides.
La tolérance à des rations ayant des fortes teneurs en hydrates de carbone est moindre à de faibles températures. Le pourcentage de glycogène dans le sang est plus élevé et le foie est plus gros dans ces conditions d’élevage.

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Les faibles températures de l’eau en hiver peuvent limiter l’activité des poissons d’eau froide tels que la truite. Pour stimuler leur activité et donc leur consommation de nourriture, la température peut-être augmenter à l’aide d’une résistance plongée dans le bassin.

4. Caractéristiques des granulés de nourriture

La nourriture proposée convient à toutes les étapes de la diètes (de départ et de production), car il y a un mélange des sources de protéines et un apport complet d’acides gras essentiels et de vitamines.

Les granulés sont formés selon un diamètre qui permet leur ingestion par les poissons. La densité particulière des granulés permet à ceux-ci de flottés entre deux eaux. La bonne cohésion des particules fines des différents ingrédients limite de souiller de l’eau par désagrégation.

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Les granulés semi-flottants sont adaptés au comportement alimentaire des truites fario qui prélèvent la nourriture à vue entre deux eaux et à la surface.

5. Facteurs d'influence sur le taux d’alimentation

Plusieurs facteurs interviennent dans la prise de nourriture par les poissons. Il est possible de maîtriser de manière partielle une partie de ces facteurs dans le système aquaponique. D’autres facteurs liés à la physiologie des poissons sont à connaitre pour comprendre le comportement alimentaire des poissons.

A un stade très jeune, les poissons ne sont pas enclins à consommer de la nourriture sèche surtout à de très basses températures. Cela se fera petit à petit.

La saison a une influence sur l’activité des poissons. En été, le niveau de luminosité et la chaleur sont élevés, et l’activité des poissons est d’autant plus forte. En hiver, c’est l’inverse.

La qualité de l’eau (pH) tout comme la pollution de l’eau notamment avec un excès de nitrates ou la présence d’algues, la taille des bassins, la densité et l’état physiologique des poissons influent tous sur la prise de nourriture. On sera donc vigilant pour maintenir une eau propre.

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Excès de nourriture

Attention à l’excès de nourriture qui peut favoriser la croissance bactérienne et provoque une élévation de la demande biologique en oxygène. Cela est néfaste pour les poissons !

6. Taux d'alimentation

Le taux d’alimentation correspond au pourcentage du poids corporels nourri par jour. Des tables de nourrissage existent pour satisfaire les besoins en nourriture des poissons selon leur taille et la température de l’eau. On réfléchit l’apport de nourriture dans les bassins, en estimant le poids global de la biomasse de poissons.

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Taux de nourrissage indicatif des truites de 100 à 500 grammes (et poissons d’ornement)

A une température de 5°C, on donne l'équivalent de 0,5% du poids de la biomasse de poisson (soit kg d’aliment / 100kg de biomasse / jour). Jusqu'à 15°C, on vise graduellement 1,6%.

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Taux de nourrissage indicatif des carpes de 400 à 1200 grammes

A une température de 10-12°C, on donne l'équivalent de 1% du poids de la biomasse de poisson (soit kg d’aliment / 100kg de biomasse / jour). Jusqu'à 24°C, on vise graduellement 3,5%.

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Taux de nourrissage indicatif du tilapia

Globalement, on vise une valeur moyenne de 3% (kg d’aliment / 100kg de biomasse / jour) pour satisfaire les besoins nutritifs indépendamment de la température de l'eau.

La fréquence de nourrissage se limite à une à trois fois par jour pour les poissons adultes qui se déplacent dans tous les recoins des bassins pour trouver la nourriture. Les petits poissons se déplacent moins pour trouver la nourriture. Il est judicieux de leur apporter à proximité de l’endroit où ils se trouvent.

Pour apporter l’alimentation, on s’aide des distributeurs automatiques (qui fournissent 80 grammes maximum par jour) et de la distribution manuelle pour compléter si besoin.

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Aspects pratiques

Pour se rapprocher du potentiel de croissance maximum, les poissons sont nourris jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent de prendre de la nourriture. A des températures froides notamment, les poissons croissent plus lentement car ils consomment moins.

Leur croissance prendra donc plus de temps par rapport à des poissons maintenus à des températures plus élevées.

En situation de forte montée de la température de l’eau sur quelques jours en période sombre (pas de photosynthèse), l’augmentation de la quantité de nourriture dans l’eau provoquerait une diminution de la teneur en oxygène dissoute dans l’eau, malgré un appétit avide des poissons. C’est dangereux pour la survie des poissons.

Tout changement de la quantité ou de la granulométrie de nourriture apportée aux poissons se fait de manière graduelle sur plusieurs jours.

La présence de granulés de nourriture à la surface signifie un excès de nourriture pour les poissons. Pour maintenir un bon appétit des poissons, il est judicieux d’offrir moins de nourriture que de trop !

7. Pour résumer

Pour les jeunes poissons
Lorsque les poissons sont jeunes, après leur installation dans l'eau, ils peuvent être stressés par le transport et le changement. Afin d'habituer les poissons, il est important de les nourrir progressivement.

  • A quelle fréquence nourrir les poissons ?
    Il est recommandé de donner tous les 3 jours puis tous les 2 jours, une fois que les poissons deviennent vifs au moment où la nourriture est donnée.
    C’est-à-dire que s’ils mettent du temps à réagir c’est qu’ils ne sont pas encore assez habitués, rester sur tous les 3 jours.
    Ensuite, tous les 2 jusqu’à tous les jours.

* Quelle quantité ?
Mettre une petite poignée (le creux de la main, à moitié rempli). Si toute la nourriture est mangé rapidement (en quelques minutes), augmenter la ration.
Sinon rester sur cette quantité pour commencer.

Températures de l'eauNombre de repasNombre de repas quotidienQuantité de nourriture (programmation recommandée suivant le distributeur)
T<7°C - Poissons dePoissons de moins d'un an0 à 1F01
Poissons de plus d'un an1F01 à F02
7°C< T < 14°CPoissons de moins d'un an1F01
Poissons de plus d'un an1 à 2F01 à F02
15°C < T < 24°CPoissons de moins d'un an1F01
Poissons de plus d'un an2F01 et F02
25°C < TPoissons de moins d'un an1 à 2F01
Poissons de plus d'un an2 à 3F01 et F02
  • Que faire en période hivernale ?
    Pour les poissons rouges ou d'eau tempérée résistants au froid, c'est-à-dire dès que la température est inférieure à 7°C, ne garder qu'un repas voir arrêter le nourrissage.
    Pour les poissons d'eau froide, les nourrir en quantité, c'est-à-dire de faire 2 à 3 repas par jour.